Tata Milouda doit son surnom à la tendresse respectueuse de Grand Corps Malade. Le monde du slam fait un joli ramdam autour d'elle.
Originaire de Settat, près de Casablanca, elle est arrivée en France en 1989, à la quarantaine, avec trois mots pour viatique : "bonjour, merci, au revoir" et 100 francs en poche. "Je suis venue seule, j'ai laissé mes six enfants. J'ai fui mon ex-mari, qui était violent, et un pays qui maintient les filles dans l'analphabétisme."
En région parisienne, elle a vécu plus de cinq ans sans papiers.
"Je travaillais au noir comme femme de ménage, plongeuse, garde d'enfants… J'étais libre, mais perdue, seule. Jusqu'à ce qu'on me conseille d'aller dans un cours d'alphabétisation." Ce sera le déclic.
Elle noircit des cahiers avec son crayon, sans relâche. Elle a une vie de silence forcé à rattraper. Ce pourrait n'être qu'une soirée slam, avec des textes militants sur les femmes battues, la soif d'apprendre, le corps qui danse… Mais Tata Milouda n'est jamais exactement là où on l'attend, imprévisible et joyeuse, humaine et chaleureuse, ivre de vie et du bonheur de dire…
L'occasion également d'un hommage à la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes.
à 19h30 - Tarif : 5 / 7 euros - Tarif unique prévente : 6 euros : www.lacimade.org/boutique