Tandis que le pays s'interroge sur son futur, Juke-Box replonge, au cours de deux émissions, dans son passé : ce soir, les lendemains de l'indépendance.
Tournant la page de huit années d'un conflit sanglant, les décennies 1960-70 voient se libérer un formidable appétit musical et culturel. Un vent d'optimisme souffle sur le pays et d'Alger à Constantine, de Tizi Ouzou à Oran, le pays résonne de styles divers : raï, rock, folk, yéyé, chaabi. Alger devient un carrefour culturel que consacre l'organisation, en 1969, du premier festival culturel panafricain.
Politiquement, c'est le temps des grandes espérances. Vainqueurs des autres factions du FLN, Ahmed Ben Bella puis Houari Boumédiène se succèdent à la tête d'un Etat en pleine croissance, modernisant son industrie, nationalisant certains de ses secteurs stratégiques , généralisant l'éducation et l'accès aux soins gratuits pour tous.
La nouvelle constitution, imposée en 1963 par Ben Bella consacre l'islam comme religion d'Etat et la langue arabe comme langue nationale. Pour les berbères de Kabylie, le rêve tourne au cauchemar. Si certains artistes kabyles décident de rester sur place comme le chanteur de charme El Ghazi ou la reine du raï Cheikha Rimitti, d'autres choissent l'exil comme le grand Slimane Azem.
Dans cette histoire on croisera un chewing-gum, des femmes puissantes, des tournées générales, des rallyes automobiles et des voix en exil.
Emission réalisée en marge des Rendez-vous de l'histoire du Monde Arabe dont France Culture est partenaire, et qui se tiennent jusqu'au 14 avril à l'IMA.
L'algérois Ahmed Malek, compositeur de la musique d'une trentaine de films pour la télévision et le cinéma.
Programmation musicale et archivesArchive pré-générique : "L'Algérie de demain", vue par Albert Camus, le 13 novembre 1958
El Ghazi : Ya Mahla Da El Achiya (1968)
Malek Ahmed : Bossa réédité sur la compilation Habibi Funk : an eclectic selection of music from the arab world (2017) - fond sonore Archive : Louis Joxe, négociateur français des accords d'Evian, au sujet de l'independance de l'Algerie (RTF, 03/07/1962)
Noura : Paris dans mon sac (1966) réédité sur la compilation Chansons d exils d Afrique du Nord (2014)
Slimane Azem : Eff'ey ay ajrad tamurt-iw réédité sur la compilation Algérie : Musiques rebelles 1930-1962 (2012) - fond sonore -
Slimane Azem : Idhahred wagur réédité sur la compilation Algérie : Musiques rebelles (déjà citée)
Slimane Azem : Algérie, mon beau pays (années 70)
Kamal Hamadi : Elay ay adrar, de l'album Ma yaben, wid izewren (1965) - fond sonore.
Noura : Ya bnet el houma (1967) réédité sur la compilation Afrique 50 ans de musique volume 13/Afrique du Nord 1
Archive : Zohra Sellami sur les conditions des femmes (16 janvier 1968 ).
Cheikha Rimitti : Charak gataâ (1954) réédité sur la compilation Algérie : Musiques rebelles (déjà citée) - fond sonore.
Cheikha Rimitti : La camel (début 70's).
Ahmed Malek : Tape 19.11 édité sur la compilation Habibi Funk (déjà citée) - fond sonore.
Djamel Allem : Ourestrou (= ne pleure pas) réédité sur la compilation Algerie : 1970's algerian folk & pop (Sublime Frequencies, 2014).
Archive : Houari Boumédiène lors de son discours d'ouverture du Festival Panafricain d'Alger (1969) diffusé dans la Fabrique de l'Histoire (24/01/2018).
Extrait du documentaire de William Klein "Festival panafricain d'Alger 1969".
Ahmed Malek : Omar Gatlato (alternative version) édité sur la compilation Musique originale de films (Habibi Funk 003) - fond sonore.
Boutaïba Sghir : Ya zghida réédité sur la compilation Algérie : 50 ans de musiques (2012, MLP music)
Rachid & Fethi : Habit en ich (1976) réédité sur la compilation Algérie : 1970's algerian folk & pop (déja citée)
Les Abranis : Chenagh le blues (1977) réédité sur la compilation Algérie : 1970's algerian folk & pop (déjà citée).
Idir : A vava inouva (1976).
Ahmed Malek : Hawajez (barriers) réédité sur la compilation Algérie : 1970's algerian folk & pop (déjà citée) - fond sonore.
Meksa : Thafonesth ivoujilen (1979) réédité sur l'album Tiqvayliyin - remasterisé (2014).
Remerciements chaleureux à Rafik Zénine et à Nabil Djedouani pour leurs conseils.