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Cet album se concentre sur une musique absolument angolaise, c'est-à-dire métisse mais définitivement africaine. Treize chansons qui murmurent comme des ruisseaux, qui ondulent comme des rivières sensuelles. Des chants maussades qui implorent comme des prières jamais exaucées. Des musiques lascives qui sont une invitation à des balancements irrésistibles, à des déhanchements à faire damner un saint.
Bonga est, avec ses albums Angola 72 et Angola 74, l'un des tout premiers inventeurs de la world music bien avant la formulation de l'étiquette dans les années 80. Avec Maiorais, Bonga va une nouvelle fois vers l'essentiel: rythmes d'une sobriété magique, fruit de plusieurs années d'expériences inégales, d'essais embrouillés. Guitares de soie, dikanza lancinante, airs d'accordéon gémissants, percussions étrangement douces… Bonga chante les amours contrariées, les maux sociaux persistants, et cette humiliation qui tue l'Afrique, qui a à peine changé depuis la peur des temps coloniaux.
Mais surtout, chansons légères ou thèmes graves, il y a toujours la marque de fabrique Bonga: cette voix unique, rauque, sensuelle et suave tout à la fois qui rassemble un public toujours plus nombreux et toujours plus jeune, comme le prouve son succès récent lors du concert qu'il a donné à guichets fermés au Bataclan, à Paris, en janvier 2005.