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Moz'Art

Chaque homme est une race

Chaque homme est une race
Genre : Théâtre

Une création du Théâtre Spirale
En collaboration avec la Troupe Sò au Mali,
la Compagnie Deux Temps Trois Mouvements en France
et le Centre Djeliya au Burkina-Faso
Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture
De la Commission Internationale du Théâtre Francophone
De l'Organisation Internationale de la Francophonie
De la Ville de Genève
De la République et du Canton de Genève
Co-production : Centre des Arts du Récit en Isère

Mise en scène : Patrick Mohr (Suisse)
Collaboration à la mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté (Burkina-Faso)
Jeu : Hamadoun Kassogué (Mali)
Maïmouna Doumbia (Mali)
Musique : Bassita Dao : chant, danse (Burkina-Faso)
Baba Kouyaté : percussions (Burkina-Faso)
Bassirou Sanou : flûte, n'goni, violon peul (Burkina-Faso)
Ousmane Diarra : percussions (Burkina-Faso)
Lumières et scénographie : Michel Faure (Suisse)
Adaptation : Patrick Mohr
Assistante Mia Mohr
Administration, Production : Aurélie Lagille (France, Suisse)


Quand on lui demanda de quelle race il était, il répondit :
- Ma race c'est moi, João l'oiseleur.
Invité à s'expliquer, il ajouta :
- Ma race c'est celui que je suis. Toute personne est à elle seule une humanité.
Chaque homme est une race, monsieur le policier.
Mia Couto

La pièce traite de LA FAIM, du besoin, de la nécessité, de la survie.
De ceux qui partent sans savoir nager à l'assaut de l'Océan dans des barques de fortunes, de ceux qui se cachent dans des trains d'atterrissages d'avions, de ceux qui ne peuvent plus attendre, de ceux qui n'ont plus le choix, de ceux qui tentent de traverser les déserts, les frontières et toute les barrières érigées pour séparer ceux qui "ont" de ceux qui "n'ont pas".
De ceux qui, comme dans les histoires de Mia Couto en viennent à creuser leur propre tombe avant de ne plus avoir la force de creuser, ou comme le pêcheur aveugle qui en est réduit à utiliser ses yeux comme appât pour essayer de pêcher de quoi manger.
On vend des galettes de terre pour tromper la faim.
On dit que la terre est nourricière, mais essayez de gouter une galette de poussière…

Note d'intention
La création de Chaque homme est une race de Mia Couto et sa tournée au Burkina-Faso, au Mali, en Suisse et en France est un projet qui s'inscrit dans la continuité d'une démarche d'échange en profondeur entamée par le Théâtre Spirale à partir de sa constitution en 1991.
Le désir de monter un nouveau projet réunissant le Théâtre Spirale de Genève, la Troupe Sò au Mali, la compagnie Deux Temps Trois Mouvements en France et le Centre Djeliya au Burkina-Faso est la continuation logique de liens artistiques et amicaux patiemment tissés depuis 20 ans. En effet, c'est en 1987 que Patrick Mohr rencontre pour la 1ère fois Hassane Kouyaté au Burkina-Faso. De cette rencontre est né Soundjata, un premier spectacle qui a connu un immense succès et qui a été joué plus de 120 fois en Suisse, en France, au Mali, au Burkina-Faso et au Niger. Déjà dans cette création, on trouve Hamadoun Kassogué, Maimouna Doumbia, Hassane et Baba Kouyaté et Patrick Mohr. Par la suite, nous avons continué à collaborer régulièrement avec ces artistes qui ont développé dans leurs pays de résidence leurs propres structures. Nous avons créé ensemble des grandes formes comme Naissances, La Fable du Cloître, La Femme en moi, Monsieur bonhomme et les incendiaires… C'est donc tout naturellement que nous avons décidé de rassembler une fois de plus nos forces pour monter Chaque homme est une race de Mia Couto. Chaque partenaire apporte ses compétences et ses réseaux pour permettre à ce projet de s'épanouir tant sur le plan artistique que sur la production.
En France, Hassane Kouyaté et la Cie Deux Temps Trois mouvements collaborent à la conception du projet sous tous ses aspects : distribution, résidence au Centre Djeliya de Bobo-Dioulasso, diffusion du spectacle, mise en lien avec les artistes et artisans locaux pour la réalisation des costumes, accessoires et décors. Surtout Hassane Kouyaté participe à la création en tant que conseiller artistique à la mise en scène, il travaillera 3 semaines à Bobo-Dioulasso en étroite collaboration avec Patrick Mohr, puis il reviendra pour la reprise à Genève en avril 2009.
Au Mali, la Troupe Sò et son directeur artistique Hamadoun Kassogué seront impliqués sur plusieurs plans. Ce dernier travaille sur l'adaptation et à la transposition de l'oeuvre de Mia Couto.
Il joue dans la pièce et nous aide avec Maimouna Doumbia à l'organisation des représentations au Mali tant sur le plan logistique qu'administratif.
Au Burkina-Faso, le Centre Djeliya nous accueille en résidence pour les répétitions à partir du 20 octobre 2008. Le Centre Djeliya est un projet culturel alternatif de développement artistique en plein coeur du quartier populaire de Diaradougou, fondé dans la cour de la Famille Kouyaté par les trois fils Dani, Hassane et Papa Kouyaté griots modernes. Ils ont créé un espace d'échanges interculturels ouvert sur le quartier, la ville, l'Afrique, le monde.
En Suisse, le Théâtre Spirale est le porteur du projet et centralise les demandes de fonds et l'organisation générale de la création et de la tournée. La majorité de l'équipe de cette création sont suisses, résident en Suisse, comme Patrick Mohr, Michel Faure et Thomas Bouvier ou travaillent comme les artistes Hamadoun Kassogué, Maimouna Doumbia et Hassane Kouyaté régulièrement dans des productions suisses.

Les thèmes
Mia Couto dépeint un monde dur mais où la dignité humaine transcende la misère. Grâce à des trésors d'imagination et de courage, l'être humain parvient non seulement à survivre, mais à vivre en allant puiser au plus profond de ses ressources, tel ce pêcheur qui finit par utiliser ses propres yeux pour appât afin de ne pas mourir de faim. La mort est omniprésente dans ces histoires, mais une mort familière qui marche à côté de la vie. "Nos morts ne sont pas morts" disait Birago Diop. En Afrique, les frontières entre morts et vivants sont perméables et les esprits parfois marchent à nos côtés, comme ces empreintes que laisse le fantôme de la Princesse russe à côté de son Majordome, ou l'esprit de la femme qui finit par habiter à l'intérieur de l'homme qu'elle venait visiter. Ou encore, cet enfant qui naît, dans un camp de réfugiés, d'une morte et est miraculeusement recueilli par une femme considérée comme folle qui, en prenant le bébé abandonné, se redresse pour la première fois de sa vie, cesse de trembler et se met à chanter à l'enfant une berceuse en marchant sur la route, comme si le monde lui appartenait.
C'est une écriture qui puise, autant dans la source des archétypes et de la mythologie africaine et européenne que dans le quotidien d'un peuple magnifique et douloureux.
Fantastiques, philosophiques, tragiques et cocasses, les récits de Mia Couto révèlent une infinie tendresse pour l'humanité. Plus d'une fois, la lecture s'interrompt devant la beauté d'une image, la force d'une vision, les séduisantes étrangetés d'une écriture qui se joue des routes balisées.
Ce prodigieux écrivain, conteur, artisan d'une langue portugaise subvertie, métissée de "parlers" populaires nous entraîne dans un espace où chaque être humain est à la fois soi-même et l'autre, ou d'inquiétantes puissances magiques peuplent le monde. Pourtant, c'est d'un monde bien réel qu'il s'agit, du Mozambique : terre violente, soumise à la sécheresse et à la famine, quand ce n'est pas à la guerre.
Les nouvelles que nous avons choisies sont des textes d'une écriture très théâtrale : les personnages s'adressent directement au lecteur ou, dans notre cas, au public.
La narration est extrêmement dynamique dans une forme très proche du "parlé" mozambicain sans être jamais banale. La langue de Couto est un concentré de poésie populaire. La tension qu'il crée à l'intérieur du langage reflète celle qui existe constamment dans ces histoires entre réel et surnaturel.
Couto dépeint avec une infinie tendresse et un humour un peu amer, le destin d'êtres qui sont en équilibre précaire sur le fil de la vie.

Musique
Dans Chaque homme est une race, la musique agira comme un lien qui unira le spectacle et permettra de glisser d'une histoire à l'autre sans perdre la continuité. Elle sera un contrepoint essentiel en dialogue avec le texte. Sans jamais être illustrative, elle développera tout ce qui n'est pas dit ! Tous les acteurs sont également des chanteurs et des musiciens accomplis et ils participeront à la musique, il est même prévu d'organiser des concerts en parallèle avec la pièce et d'enregistrer un disque avec les compositions musicales.
La rencontre du célèbre musicien sud-africain Néo Muyanga et de la chanteuse Bassita Dao promet des harmonies surprenantes et une qualité musicale exceptionnelle. Il est prévu d'enregistrer un disque avec les compositions du spectacle.

Intention de jeu
Ces histoires sont faites pour être racontées et jouées très directement. En passant du conteur à l'acteur de façon très ludique cela permet de varier les modes de narration. C'est un style que nous explorons depuis de nombreuses années et qui convient particulièrement bien aux acteurs avec lesquels nous avons décidé de travailler. En effet, ce sont des comédiens polyvalents, qui aiment changer de niveau de jeu.

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