Articles
6 fiches
La vie de ce sexagénaire angolais est un roman. José Adelino Barcelo de Carvalho, de son nom africain Bonga Kuenda, quitte l'Angola, alors colonie portugaise, en 1960 pour mener une carrière d'athlète à Lisbonne. Quelques années plus tard, cet indépendantiste affirmé est poursuivi par la police politique portugaise de l'ère fasciste, ce qui le contraint à fuir vers Rotterdam où il se réfugie dans la communauté capverdienne. Il y enregistre avec des musiciens du Cap Vert un album fondateur de la musique africaine moderne "Angola 72". Il est alors avec Fela le premier artiste africain à renouer avec les formes ancestrales de la musique du continent noir. Véritable manifeste anti-colonialiste, cet album de chansons souvent graves mais toujours lascives, chaloupées et charnelles, circule sous le manteau en Angola et en fait immédiatement une star africaine engagée. Exilé à Paris, il conforte sa position avec un nouvel album nourri de désir et de révolte "Angola 74" qui révèle à l'Occident la semba, musique populaire angolaise, cousine de la morna capverdienne et ancêtre de la samba brésilienne. Une nouvelle fois, sa voix rauque et sensuelle y fait merveille. Mais, après l'indépendance de son pays, son disque suivant n'attire plus les amateurs, tournés vers la musique d'Afrique de l'Ouest. Refusant de devenir un Iglesias lusophone, il connaît une longue traversée du désert dont il ne sortira qu'en 2000 en publiant le superbe "Mulemba Xangola" qui renoue avec ses anciennes amours et le relance dans le sillage d'une Cesaria Evora en plein essor. Ses enregistrements suivants toujours aussi irrésistiblement chaloupés et sensuels confirment son retour sur le devant de la scène. Un grand Monsieur.
8 fiches
4 fiches
47 fiches
6 fiches